La culture de chez soi

Le musée de la rubanerie de Comines vous propose ses visites virtuelles :

Les musées du territoire restent fermés pour le moment. Pour autant, voici quelques objets ou autres visites virtuelles pour vous faire patienter jusqu’à leur réouverture. 

Depuis le 16 mars, La Rubanerie cherche à vaincre la crise du COVID-19 en ouvrant virtuellement ses portes et en rendant journellement publique une partie de ses perles et bijoux. Destination Vichy pour prendre les eaux troubles dans les hautes sphères de l'hôtel du Parc!

Culture rubanerie petain

Pétain, bon coup dans le textile ?

Maréchal, nous y voilà! En 1943, les services de l'Etat français font appel au dessinateur Daniel Laborne (1902-1990). Il est notamment connu pour sa série "Lariflette" (1939-1988, contant les aventures de Désiré Lariflette, français moyen ayant été soldat durant la Seconde Guerre mondiale) et pour ses productions humoristiques à destination du quotidien Ouest-France. Au début de sa carrière, Daniel Laborne oeuvre comme dessinateur industriel au sein d'une usine avant de rejoindre la presse.

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En 1943, la propagande officielle pétainiste du Ministère de la Production industrielle et des Communications fait appel aux services de ce dessinateur populaire afin de créer le personnage du père Lafouine, chiffonnier de son état. Le but est d'inciter un maximum de gens à échanger leurs vieux habits et autres chiffons pour les transformer en très officiels "points textiles".
Créés en 1941 et valables des deux côtés de la ligne de démarcation (qui sera supprimée le 1er mars 1943), ils permettent, quand ils sont honorés (ce qui semble rare), de recevoir du tissu pour se confectionner des habits neufs. Au-delà de sa portée politique, le dessin de Daniel Laborne (dont un autre exemplaire est conservé au musée Carnavalet à Paris) s'adresse d'abord et avant tout aux Français moyens. Le père Lafouine propose même une étrange ressemblance avec des personnages de bandes dessinées populaires issues du patrimoine français. On songe notamment aux "Pieds Nickelés" au moment où ils sont dessinés par Louis Forton (1879-1934) : même gouaille, même veine vernaculaire, mêmes traits gentiment caricaturaux... la résistance face à l'ennemi en moins! A en croire les historiens, l'aventure des points textiles ne fut pourtant pas une réussite pour le consommateur. Pour la propagande mise en place par Philippe Pétain et ses sbires, elle fut un des nombreux prétextes à rassembler la masse autour de la figure tutélaire, paternelle et "bienveillante" du Maréchal. Alors, à la question posée en début d'article "Pétain, bon coup dans le textile?", la réponse s'avère des plus... mesurées, les eaux de Vichy de cette époque étant assez troubles, voire troublées, fangeuses !
Olivier CLYNCKEMAILLIE

Culture rubanerie 1

Hassebroucq-Frères et Devos-Frères : deux fleurons cominois aux marques saillantes!

Episode 1 : Un peu de publicité à l’ancienne

Si Comines fut, entre 1860 et 1914, la capitale mondiale du ruban utilitaire (plus de 80 % des rubans consommés de par le monde y étaient tissés), il fallut du fil de qualité en quantité pour ce faire ! C'est donc tout naturellement que les sociétés Hassebroucq-Frères et Devos-Frères s'y attelèrent. Le marketing étant déjà une affaire d'images et de slogans…

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Ces deux firmes eurent tôt fait de créer des produits phares mettant au pinacle des arguments d'autorité d'ordre religieux ("Fil à la Prière", déposé en 1851), "people" ("Au Roi de Trèfle", déposé en 1868), écologiques ("Aux pelotes d'or", déposé en 1873), exotiques ("Fil au Japonais", déposé en 1862) ou encore techniques ("Fil de fer", déposé en 1843). En attestent une liste impressionnantes de dépôt de brevets mais aussi un album recensant les grandes marques des fabriques. La Rubanerie vient d'ailleurs de faire l'acquisition d'une page dudit album, inventorié MRc2764 et présenté ci-dessus. Il date de vers 1874 et plaide en ce sens. Si l'entreprise Devos-Frères (créée en 1833) ne survivra pas à la grande Guerre, Hassebroucq-Frères (fondée en 1829) se transformera en "Filatures et Filteries de France" (appelées plus communément "Les 3 F") et demeurera le plus gros fabricant de fils jusqu'à sa fermeture, dans les années 1970.
N.B. : les marques de fils "Au Chinois" (déposé en 1847 et en 1862) et "A la Reine Berthe" (déposé en 1853) appartiennent à la maison lilloise Philipbert Vrau.

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https://www.facebook.com/museedela.rubanerie.5

La Rubanerie
Musée de la Rubanerie cominoise
3, rue des Arts
7780 Comines-BELGIQUE
tél : +32 56 58 77 68
web : www.larubanerie.wordpress.com

Ernest Deceuninck (1877-1915)
 
Né à Saint-André le 26 mars 1877, il épouse le 4 mars 1904 Flore Nocq qui lui donne deux fils : Ernest et Gaston. Sa famille établie à Armentières, il exerce le métier de représentant de commerce. En août 1914, mobilisé il participera avec le grade de sergent-major aux combats autour de Tournai. il intégrera le groupe dirigé par Eugène Jacquet, qu’il a rencontré quelque temps auparavant, et qui organise le rapatriement en France non occupée et en Angleterre, des soldats de ces deux nations. Il sera fait prisonnier le 17 juillet 1915 et condamné à mort par le tribunal militaire allemand ainsi que les autres membres du réseau les 16 et 17 juillet et fusillé à Lille le 22 septembre 1915.
Son corps reposera longtemps au cimetière de l’Est à Lille pour être ramené à Armentières, à l’initiative de l’association des anciens Combattants Républicains de ladite ville. C’est donc le samedi 22 mars 1930, en présence d’officiels, dont une délégation de la municipalité de Lille, conduite par Roger Salengro que le corps fut déposé dans une chapelle ardente, afin de lui rendre un hommage, avant d’être inhumé le lundi au cimetière de la ville d’Armentières.
René Motte (1875-1953)
 
Un des grands brasseurs armentierois de la célèbre brasserie Motte Cordonnier armentiérois de naissance. Il a repris la gestion de la Brasserie Motte Cordonnier en 1898 mais la Première Guerre Mondiale débute. La brasserie, qui se situait à proximité des lignes anglaises, est en partie bombardée. La production est arrêtée. Après l’évacuation de la population en 1917, tout est détruit, il ne reste plus rien. De 1920 à 1923, René Motte reconstruit la nouvelle usine non plus en centre ville mais le bâtiment connu de tous avenue Pierre Brossolette.